recueil de textes
Suite et fin
Le conseil.
Ils s’étaient réunis
Les grands de nos pays
Pour parler de cette guerre
Qui dévisageait la terre
Ils croyaient trouver cette solution
Autour d’une simple discussion
Mais les mots planant dans la salle
Emanaient de pulsions trop bestiales
Et tandis que leur propre haine
S'épanchait sans aucune gêne
Il y avait déjà dehors
Des millions de morts
Puis, il y en eut un
Peut-être plus malin
Ou tout simplement certain
De vouloir faire le bien
Qui, juste avec quelques mots
Venus bien à propos
Fit naître le silence
Qui ferait la différence
Il se leva de sa chaise
Ne supportant plus le malaise
Qu’il sentait grandir en lui
Face à l’incompréhension, ici !
Il prit une bande, la fixa au projecteur
Fit monter le son pour accentuer son ampleur
Et déversa les images de peur, de désolation
Qu’ils oubliaient dans leur discussion
La terre se figea un instant
Comme un visage d’enfant
Qui vient de prendre une balle
Entre ses omoplates trop maigres, trop sales
Les images valsaient sous une musique de bombes
Dévoilant l’horreur de ces millions de tombes
Dans lesquelles l’espérance du renouveau
Venait se coucher sur le dos
Ils s’aperçurent qu’ils avaient oublié
Cette horreur dont ils étaient protégés
Et comprirent en un instant
Pourquoi ils étaient encore vivants
Alors, ils abolirent leurs privilèges
Les offrant à ceux qui étaient dans leur piège
Et prirent la résolution
De retrouver la raison
Ils se firent humains quelques instants
Pour sauver tous les enfants
Qui n’avaient pas encore compris
Que s’enfuyait la vie
Ils laissèrent leur haine, leurs intérêts
Qui firent place à leur peine, leurs regrets
Et se promirent mutuellement
D’arrêter d’être dément
Alors la paix s’installa enfin
Et, le calme revenu
Ils se retrouvèrent les élus
De ce peuple enfin humain
Le créateur.
J’implore souvent ce dieu
Quand je vous vois trop vieux
Pour comprendre ce bon mot
Où Dieu n’est pas héros
Votre dieu est trop petit
Pour vous avoir tout dit
Et puis s’il y a un enfer
Nous savons que c’est la terre
Ce dieu doit pardonner
Tout ce qui a été confessé
Et absoudre les âmes
De tout ce qu’elles ont d’infâme
Mon dieu plane au-delà
De nos terres, de là-bas
Et je sais désormais qu’ici bas
Dieu est toujours avec moi
Il est en chaque chose
Et même dans ces proses
Il est pensée universelle
Plus vif qu’une étincelle
Il est le créateur
Le grand organisateur
Le Dieu organisation
Qui créa la fusion
Il se moque de mes pactes
Sachant qu’un jour mes actes
Présenteront cette note qui m’effraie
Appréciation de tout ce que j’ai fait
Ce n’est pas une ballade
Mais il n’y a point de dérobade
Il faut un jour savoir grandir
Vers ce qui ne peut pas nuire
Je parle souvent à ce dieu
Qui vit en chaque lieu
Et chaque jour quand je le côtoie
Je découvre un peu plus le sur-moi
Jamais Dieu ne pardonne
Jamais Dieu n’ordonne
Mais jamais il n’abandonne
Tout ce qui vit à travers l’Homme
Le miroir.
Un visage sans nom s’est faufilé dans mon désert
Voulant créer un pont pour me sortir de l’enfer
Mais je m’y étais tant habitué, tant attaché
Que je n’ai pas pu me laisser guider
Je suis resté face à ce miroir sans histoire
Protégeant tout ce que je ne voulais pas voir
J’étais trop terrifié pour affronter mon désespoir
Et enfin oser réécrire mon histoire
Peu à peu ce visage, ce miroir
S’est fait l’ami de tous les espoirs
Que je n’osais pas regarder
Ne voulant plus être blessé
Doucement, il a conquis mon cœur
A grands déchaînements de douceur
Pour me montrer le chemin
Du bonheur que cherchait mon instinct
Mais c’est quand il se fit mon ami
Qu’il m’en a bien plus appris
Car l’image qu’il me renvoyait
J’ai compris qu’elle me ressemblait
Et c’est après bien des détours
Que dans mon être naquit le jour
Qui de sa lumière rédemptrice
Fit naître des fleurs sur mes supplices
Mon imagination se figea un moment
Voulant simplement vivre cet instant
Où plus rien n’avait vraiment d’importance
Puisque s’approchait l’étrange délivrance
Mon mental se mit en vacance
Juste pour me montrer la chance
Que j’avais de pouvoir décider
De tout ce qui pouvait changer
Alors le visage prit un nom
Pendant que je tuais mes démons
Et de mes inquiétudes, mes émotions
Naquirent les fruits de mes passions
Aujourd’hui il n’y a plus de désert
Mais un tout autre univers
Qui apporte à ceux qui croisent mon chemin
Une oasis de paix sur les routes du destin
Ouvrir.
Ouvrir quelque chose en soi
Pour abolir ces vieilles lois
Qui conduisent l’humaine condition
A faire naître d’autres émotions
Retrouver la trace première
Mère de toutes nos chimères
Et enfin délivrer l’être
De tout ce qu’il croit connaître
Sublimer le réel
Oser ouvrir les ailes
Découvrir cette immensité
Accomplissant la destinée
Etre ce doux rêve
Laisser couler la sève
Concevoir cette magie
Qui nous donna la vie
Retourner dans l’enfance
Pour se donner la chance
D’être enfin aujourd’hui
Dans le flux de la vie
Redevenir cet aigle
Ivre de liberté
Feuilletant la destinée
Redevenir cet aigle
Ouvrir mes ailes dorées
Et oser m’envoler
Prière.
Je vous implore frères humains
De ne plus troubler nos destins
A travers ces maudites guerres
Dont vous êtes tous si fiers
Ayez un peu de bon sens
Pour voir venir la démence
Qui parcourt tous les lieux
Même les plus religieux
Révoltez-vous contre l’absurdité
De notre justice sans maturité
Incapable de faire la différence
Entre deux noms de même engeance
Je vous implore frères humains
De réfléchir sur les lendemains
Que nous construisons chaque jour
Sans que ne survive l’amour
Révoltez-vous contre les représentants
De ces choses établies depuis si longtemps
Et qui font qu’aujourd’hui
L’essence même des choses nous fuit
Bannissez les chefs religieux
Qui sous prétexte de protéger Dieu
Croient posséder le pouvoir sur la vie
Et parlent de mort, de sursis
Qu’ont-ils compris à Dieu
Où sont leurs yeux
Pour qui se prennent-ils
Et Dieu les pardonne t-il
Je vous implore frères humains
De cesser d’être mesquins
D’arrêter de vous croire malins
De vous prendre pour des saints
Je vous implore frères humains
De ne pas gâcher nos destins
De cesser de courir
Après ce qui vous fait mourir
Je vous implore
Et plus encore
Car avec ces mots inutiles
Je parle d’une vie plus subtile
Mais que sont ces mots que je lance
Face à un vide si dense
Sentiment vital.
Mes sentiments se perdent en une valse effrénée
Cherchant à découvrir l’endroit où ils sont nés
Ils sont en quête de cette vibration
Qui dépasse de beaucoup mes réflexions
Ils veulent se fondre en ce sentiment universel
Qui fait la destinée toujours belle
Et pouvoir demeurer en ces lieux
Où n’habitent trop souvent que nos dieux
Ils font de moi cet élève
Suivant le chemin qui l’élève
Vers une dimension beaucoup plus subtile
Où l’âme s’exprime, se démaquille
Je veux regagner ce lieu
Où ne vivent que les dieux
Parvenir enfin à exprimer
Ce que j’ai longtemps caché
Mais mes sentiments continuent leur valse
Ne voulant plus vivre à cette place
Où tout semble parfois si éteint
Comme sous l’emprise du malin
Ils veulent quitter ce monde trop bas, trop sale
Qui tous les jours, un peu plus, nous installe
Dans une sorte de démission
Où se perdent nos sensations
Sommes-nous encore assez réels
Pour pouvoir dépasser tout ce qu’on dit virtuel
Et se laisser vraiment aller
A ne rien vouloir cacher
La vérité est masquée
Alors il faudra lutter
Pour ne plus être assujettis
A ce que nous croyons être la vie
J’ai abandonné l’un de mes masques
Voulant quitter ce monde fantasque
Mais combien d’autres encore
Sont installés dans mon décor
Un enfant.
Je ferai un enfant
Qui ne sera pas trop grand
Pour qu’il puisse prendre le temps
De vivre pleinement ses instants
Je lui donnerai tout ce que je possède
Pour qu’il ne se retrouve pas démuni
Devant toutes ces vies qui s’ennuient
Et qui nous appellent à l’aide
Il sera de ceux-là
Qui savent comment vivre
Sans devoir absolument survivre
N’ayant pas peur de l’au-delà
Il sera le sourire
Et même le rire
Ne pouvant que frémir
Se refusant à souffrir
Je ferai de lui un roi étrange
Venu des pays qui dérangent
Où tout peut s’offrir
Où tout peut se dire
Il possèdera toutes choses
Qui inscrites dans les proses
Feront de lui un être
Accomplissant le bien-être
Enfant aux mains vides
Qui se moquera de mes rides
En vivant si intensément
Qu’il vous paraîtra dément
Enfant faisant l’unanimité
Sur une terre sans destinée
Il sera celui qui a tout
Et qui pourtant s’en fout
Il sera vous le verrez
Vous serez étonnés
Il sera je vous le dis
Tout ce qui vous manque de vie
Une part du chemin.
J’ai usé mes yeux sur des contes anciens
Essayant de découvrir la part du chemin
Qui relie parfois l’âme et le corps
Dans cet étonnant décor
J’y ai trouvé les clés de la destinée
Que je n’avais pas demandée
Puis une perception du moment
Qui ne fut pas un cadeau sur l’instant
Mais cette part du chemin
Continuait d’aiguiser ma faim
Alors sans me lasser
J’ai continué à chercher
Ces contes anciens m’ont offert mille choses
Qui m’ont aidé à guérir mes névroses
Ce qui m’a permis d’ouvrir les yeux
Sur le monde réel et merveilleux
Bien sûr tout cela ne s’est pas fait sans mal
Mais ce que j’ai découvert est si phénoménal
Que je ne regrette pas tous ces instants
Qui ont brisé mes anciens testaments
Mais cette part du chemin
Se complaisait dans le lointain
Alors sans me lasser
J’ai continué à chercher
Puis les contes anciens m’ont livré le secret
Sachant que j’étais enfin prêt
A tendre le lien qui permettrait
De découvrir en moi ce qu’il y avait
Quand j’ai enfin compris j’ai été ébahi
Par tout ce que m’offrait la vie
Moi qui me pensais maudi
Alors que j’étais au paradis
Suite partie 2
J’immole mon cœur.
J’immole mon cœur sur l’autel des souvenirs
Pour que mon visage s’illumine de ce sourire
Que je portais comme un masque pendant mon enfance
Croyant fermement que ce serait la meilleure des défenses
Mais les temps ont changé et j’ai grandi
Et ce sourire qui revient de l’enfance aujourd’hui
N’est plus le masque qui cachait mes espérances
Il est devenu l’aboutissement de ma délivrance
Délivrance de mon cœur qui a trop cogné
Quand il sentait l’horreur montrer son nez
Délivrance de toutes les phobies avec lesquelles je suis né
Sans savoir vraiment si elles étaient innées
Alors aujourd’hui j’immole mon cœur
Qui ne connaît plus la peur
Cet effroi viscéral, presque animal
Qui nous fait souvent vivre si mal
Maintenant mon cœur est pur
Il a effacé tout ce qui était dur
Pour s’ouvrir à la douceur, à la tendresse
Qui le plongeaient avant dans la détresse
Ils me paraissent si loin ces temps troublés
Où je ne pensais qu’à me protéger
Ne sachant pas encore que pour se libérer
Il ne fallait pas commencer par s'emprisonner
Pourtant je me suis enfermé au plus profond
Croyant sincèrement que c’était mieux, au fond
Mais cela ne m’a protégé de rien, au contraire
Je suis resté tel que j’étais sans en avoir l’air
Les choses dont je voulais me protéger
N’ont su que mieux me toucher
Et au lieu de me laisser aller
Je me suis encore plus enchaîné
Mais à force de me cloîtrer
J’ai fini par perdre la clef
Que j’avais moi-même fabriquée
Et trop bien cachée
Alors il fallut prendre la manière forte
Et faire éclater une à une toutes les portes
Pour enfin parvenir à m’évader
Et me laisser vraiment aller
Cela m’a pris dix ans de vie
Mais maintenant j’ai compris
Et c’est pour cela que ce soir
J’immole mon cœur sur l’autel de l’espoir
Oui, pour cela ce soir
J’immole mon cœur sur l’autel de l’espoir
Car depuis que je suis sorti de ma prison
J’ai découvert bien d’autres formes de visions
Mais, j’ai surtout découvert la mienne
Celle qui fait que maintenant j’aime
Ce que je vois dans le miroir
Que je découvre dans mes tiroirs
Car enfin je suis
Car enfin je vis
Je suis
En vie
La croisade.
Un jour viendra où je serai chevalier
Un de ceux les plus purs, les plus fiers
Et j’irai croiser le fer
Pour les idées auxquelles je suis lié
Alors avec mon fougueux destrier
Nous irons à la recherche
De cette sagesse qui se cache
D’un destin meurtrier
Nous fouillerons vals et vallons
Puis les montagnes et les monts
Menant jusqu’à la mort notre mission
Pour parcourir cette émotion
Mais cette sagesse qui nous fuit
Porte le serment qui nous lie
Et qui transcende nos allégresses
Et les principes de l’ivresse
Finalement usé et vieilli
En m’éteignant doucement
J’ai retrouvé mon cœur d’enfant
Dans un visage qui sourit
Alors la mort à son tour
Me rappela ce détour
Des allées de l’amour
Au chemin sans retour
Et enfin la sagesse m’est apparue
Dans l’immensité de son étendue
Alors je me suis endormi
Ma mission accomplie
La Dame.
Pourquoi la dame
As-tu fait naître cette flamme
Faite de feu, faite de sang
En me prenant mon enfant
Pourquoi la mort
Pose t-elle un remords
Sur le lit de ce mort
Qui me laisse à mes torts
Pourquoi la dame
As-tu emmené
Celui que j’ai tant aimé
Et pour qui j’aurais donné
Ce qui restait de mes années
Pourquoi la dame
Mettre le feu
A mon cœur
Pourquoi la douleur
Pourquoi tant de pleurs
Malgré cela la dame
Je sais qu’il court, qu’il vole
Qu’il brille comme une luciole
Pour illuminer le ciel
De son amour éternel
Pourtant la dame
Je ne t’en veux pas
Même si, la dame
Je pense au trépas
Mais tu ne m’auras pas
Je veux rester là
Et ne pas faire de peine
A tous ceux qui m’aiment
J’ai compris la dame
Que tu n’es pas infâme
Même si …aujourd’hui…
Il est parti
La douceur.
Ce soir la douceur me tend la main
Pour prendre en charge mon chagrin
Elle m’enveloppe dans un cocon douillet
Et cajole l’enfant que toujours je serai
Elle se veut mère, amante et sœur
Pour combler tous les malheurs
Qui à grands coups de douleur
Ont si souvent lacéré mon cœur
Ce soir la douceur me pénètre
Dans la féminité de mon être
Pour m’offrir l’étrange bien-être
Qui me fera subtilement renaître
Calmement elle envahit mon cœur
Qui cogne et tape plein de frayeur
Et qui n’ose que très rarement
Montrer tout ce qui est dedans
Mais maintenant mon cœur
Laisse irradier sa douceur
Pour qu’elle plane à chaque heure
Sur tous ceux qui ont peur
Et si mon cœur, mon être s’ouvrent
Et se tendent vers l’univers qu’ils découvrent
C’est pour enfin participer à ce qu’on appelle ici
La très étrange et très merveilleuse histoire de la vie
La nouvelle ère.
Le soleil se levait sur la ville endormie
Engendrant la chaleur qui anime la vie
Le jour ressuscitait, surpris à nouveau
Prêt à exhiber tout ce qu’il y avait de beau
La nature s’élevait sous la lumière ardente
Tandis que la destinée quittait son attente
Et se répandait de-ci, de-là sur la planète
Décidée à vivre ce jour comme une fête
Que s’était-il donc passé cette nuit
Pour qu’un changement se soit produit
Des humanoïdes s’éveillaient à leur tour
Semblant déserter un rêve sans possible retour
Et découvrant une profondeur intérieure
Délaissée dans les nimbes de l’ailleurs
Puis une rumeur se mit à planer
Parlant de changement ayant commencé
Et l’humanité tout entière vit apparaître
Ce que les plus sages avaient pu connaître
La paix parcourait les âmes
L’amour réchauffait les cœurs
Elle avait disparu cette frayeur
Qui les rendait si infâmes
Soudain, une lumière illumina la terre
Annonçant définitivement la nouvelle ère
Les dieux étaient enfin de retour
Pour partager leur amour
Que s’était-il donc passé cette nuit
Pour que les dieux soient de retour
La nouvelle ère était arrivée
Et avait tout transformé
L’humanité se découvrait proche des dieux
Revenant à l’éden les larmes aux yeux
Ivre de ce bonheur
Elle jeta un regard en arrière
Et revit toutes les horreurs
Qui menaient sa carrière
Alors, elle sut
Ce qu’elle avait perdu
Et comprit que ce qu’elle avait gagné
Allait bien au-delà de ce qu’elle avait espéré
Que s’était-il donc passé cette fameuse nuit
Pour que l’humanité prenne vie
La trompette pleure.
La trompette pleure
Sur toutes les heures
Où je n’ai pas dit
Ce que j’ai senti
Sur tous ces instants
Où je me suis perdu facilement
N'osant pas être moi-même
Et dire simplement je t’aime
La trompette pleure
Sur toutes ces heures
Où j’ai fait mal
Parce que j’allais mal
Mal de vivre
Sans mes sourires
Mal de rire
Sur mes soupirs
La trompette pleure
Sur toutes ces heures
Où je n’ai pas su
Ce qui était vécu
Mais le temps
Le mécréant
M’a souvent torturé
Pour me le prouver
La trompette pleure
Sur toutes ces heures
Où je n’ai pas compris
Qui étaient mes amis
Mais ici aussi la vie
M’a bien appris
Que les amis
Sont vite partis
Partis faire un tour
Partis quelques jours
Partis par amour
Partis pour toujours
Et aujourd’hui
La trompette pleure
Sur toutes ces heures
Où j’étais un enfant
Qui avait deux parents
Mais aujourd’hui
C’est moi qui pleure
Sur ceux qui ne comptent plus les heures
Et qui nous ont quittés
Pour enfin se libérer
Oui, aujourd’hui
Les larmes coulent sur mon visage
Marqué par des années où trop sage
Je n’ai pas su dire
Ce que je voulais rire
Aujourd’hui je pleure
Sur toutes ces heures
Où j’ai été si con
Que j’en perdais la raison
Je pleure sur moi-même un peu
Car il m’a fallu pour ouvrir les yeux
Perdre un père pas trop vieux
Voir un frère frôler la mort, être frileux
Et à cette heure
Les larmes que je pleure
C’est pour ne pas avoir dit
Ce que j’avais à hurler
C’est pour ne pas avoir ri
De vivre dans le bonheur
Les larmes que je pleure
Sont pour mon père
Et pour mon frère
Car tous deux en mon coeur
Ils font partie des gens
Dont on dit en rêvant
Tu vois, celui-là je l’aime
Je l’aime
Suite recueil
Celui qu’on écoutait.
Le vieillard est entré dans le salon
L’air maussade et bougon
Il s’est approché de l’âtre sans rien dire
Avec un énigmatique sourire
Il a pris une chaise, jeté un œil sur l’assemblée
A bu un verre d’eau à petites gorgées
Puis il s’est assis, a croisé ses mains décharnées
A fermé les yeux, a toussé et s’est mis à parler
Tous l’écoutaient attentivement comme transportés
Par cette voix éraillée et fiévreuse qui les menait
A travers les vallées et les sommets
Dans ce monde où l’imagination est enchantée
Il dépeignait un monde imaginaire
Où l’audacieux frôle le téméraire
Où les princesses et les chimères
Allument les yeux de nos prières
Les déesses, les farfadets, les lutins
Entrecroisaient toujours leurs chemins
Pour mener les esprits dans ce monde
Fait de magie, de rituels et de rondes
La voix guidait le voyageur
Comme une espèce d’éclaireur
Faisait battre fort le cœur
Avec un peu d’effroi et beaucoup de douceur
De ses histoires à dormir debout
Aux personnages un peu trop fous
Il apportait à nos soirées d’hiver
Ses souvenirs de vieux grand-père
Puis il finissait par se taire
Se levait sans mot dire
Et toujours avec le sourire
Disparaissait en un éclair
Changement vital.
Ce soir là quand il s’est couché
C’était un homme très fatigué
Mais lorsqu’il s’est éveillé
C’était devenu un guerrier
Sans savoir ce qu’il s’était passé
Il avait pris la décision
De laisser là ses illusions
Et d’affronter la vérité
Alors il prit le sac qu’il avait fixé
Dans son dos depuis des années
Pour enfin trier les peurs
Qui encombraient tant son cœur
Une à une, il les regarda en face
Ne voulant pas céder la place
Car il voulait vraiment se libérer
De ce qu’il avait engendré
Pendant des jours, il resta enfermé
Ne voulant rien oublier
Puis un jour il mit le nez dehors
Avec ce qu’il avait découvert comme trésor
Depuis ce jour, il parcourt la terre
Se sachant un éphémère
Mais maintenant qu’il a trouvé son chemin
Il n’expérimente plus le chagrin
Et la seule chose dont il soit sûr
C’est de l’amour
Qui chaque jour
Emplit son cœur
D’un grand bonheur
Ca…
C’est…
Sûr !
Comme un testament.
Je te parlerai mon enfant
Comme on écrit un testament
Je te raconterai ma vie
Et tout ce qu’elle m’a appris
Je te dirai comment
J’ai aimé ta maman
Et ce qui nous a unis
Pour te donner la vie
Je te raconterai l’histoire
Qui sut convaincre ma mémoire
En levant le voile sur les images
Qui hantaient mes mirages
Je te ferai partager
Ce que je sais de la beauté
Et qui ne se voit pas
Si on ne regarde pas
Je t’apprendrai à percer les masques
Que portent les esprits fantasques
Et qui cachent bien trop souvent
La beauté qui est dedans
Ainsi tu pourras voir
Même au cœur du désespoir
Cette lumière magique
Qui rend tout féerique
Je délivrerai ton corps
De toute sa rancœur
En combattant la peur
La tueuse de bonheur
Je t’apprendrai l’humain
La marche du destin
Pour que tu découvres enfin
La magie du divin
Je te ferai ces cadeaux
Tu verras comme c’est beau
Oui, cadeau !
Avant d’aller là-haut
Fils de...
Fils de lumière en ces lieux sombres
Royaumes de toutes nos ombres
Où se sont perdus les souvenirs
Sur lesquels nous n’aimons pas revenir
Lentement il nous illumine
Voulant nous faire toucher
L’amour si bien caché
Qui depuis longtemps l’anime
Fils du soleil sur cette terre
Où tout nous enterre
Pour quelques passions
Emplissant nos visions
Il nous délivre les secrets
Qui sont en lui comme des décrets
Et qui font battre son cœur
Sur le rythme du bonheur
Fils de l’univers sans dimension
Inondant les planètes de ses pulsions
Pour faire naître les émotions
Accomplissant notre évasion
Il nous voit revivre maintenant
Que nous prenons tous le temps
D’être de nouveau des enfants
Ne vivant que pour l’instant
Fils de chien en nos cœurs
Emplis de tant de rancœur
Face à tous ces mots si simples
Qui nous ont rendus humbles
Il se retrouve solitaire
Sur cette pauvre terre
Où il fait bon vivre
Quand la vie nous enivre
Maintenant que nous sommes mieux
Il retourne vers les cieux
Et les larmes aux yeux
Nous dit adieu
J’ai peur et j’ai froid.
Ce soir j’ai peur et j’ai froid
Je sens que quelque chose au fond de moi
Me pousse vers une métamorphose
Que mon esprit transforme en psychose
C’est un étrange sentiment
Qui peut rendre dément
Tant il remplit le vide
D’une incompréhension sordide
Je me perds dans le questionnaire
De ces pensées éphémères
Qui ne me font pas avancer
Ne me font pas reculer
L’inertie s’installe
Et ma raison s’emballe
Encore trop illuminée
De toutes ses idées
Où se cache la vérité
Que je ne veux pas voir
Et qui fait de l’obscurité
Un immense trou noir
Ce soir j’ai peur et j’ai froid
Car il y a quelque chose en moi
Que je ne comprends pas
Que je ne comprends pas
J’ai beau calmer mon esprit
Me laisser pénétrer par la vie
Ma conscience refuse de s’ouvrir
A ce que je ne veux pas ressentir
C’est un blocage intérieur
Qui me poursuit à toute heure
Et j’ai beau chercher
Je n’en trouve pas la clé
Pourtant je sais que tout est là
Tout au fond de moi
Mais il y a une crainte qui, sûrement,
M’empêche d’y aller vraiment
Alors je laisse libre cours
A tout ce qui m’entoure
Et pénètre au plus profond
De cette déraison
Ainsi j’ouvre le verrou
Qui dans mon cœur fait un trou
Alors je n’ai plus peur, plus froid
Tout au fond, au fond de moi
J’ai prié.
J’ai prié pour voir ce monde
Où l’ivresse est féconde
Quand les moments rares
Accaparent le regard
Ils passent à une vitesse éblouissante
Et laissent une trace insignifiante
Mais ils font que cette vie
Est aussi bonne qu’on le dit
J’ai prié pour visiter l’univers
De mes rêves les plus pervers
Allant à la découverte d’un monde
Où tout bascule en une seconde
Puis j’ai visité l’univers le plus pervers
Et si c’était à refaire
Je me laisserais volontiers aller
A me laisser vraiment tenter
J’ai prié toutes les choses
Qui dérangeaient mes névroses
Espérant quitter le noir
Retrouver le goût de voir
Revivre, se rencontrer
Admettre, se démontrer
Rentrer pleinement au centre
De ce qu’on a dans le ventre
J’ai prié l’amour
Pour tous les jours
Pour toutes les couleurs
Et même toutes les odeurs
J’ai prié la sagesse
Que je rends maîtresse
De ce monde de bonté
Où je vis sans m’en douter
J’ai prié les regards
De ne plus être hagards
Quand de leurs peurs
Naît la douleur
Puis, j’ai prié la joie
Pour qu’elle s'installe en moi
J’en appelle.
J’en appelle aux hommes
Qui se souviennent de Sodome
Afin que les erreurs passées
Aient toutes été assimilées
J’en appelle à leurs mémoires
Qui bien que tachées de noir
Se souviennent de toutes les erreurs
Que fit l’homme en son cœur
Rappelez-vous de vos guerres
Dont vous oubliez si souvent la première
Croyant peut-être ainsi
Vous perdre dans la nuit
Mais la nuit ne cache rien
Ni le sang sur vos mains
Ni vos yeux trop amers
Souvenirs d’autres ères
J’en appelle à l’amour
Qui vivra pour toujours
Et qui saura un jour
Faire tomber vos contours
Laissez là les extrêmes
Pour votre propre thème
Laissez vivre cette passion
Sans la démence pour impression
Cette démence qui nous pousse
A toujours mettre une housse
Sur toutes nos émotions
Sur toutes nos réflexions
J’en appelle à la sagesse
Qui porte un message d’allégresse
Et je prie chaque soir
Pour qu’elle vienne vous voir
Essayez de comprendre ce qui vous pousse
A toujours vivre malmené par la frousse
D’oser un jour penser autrement
Peut-être plus profondément
Puis j’en appelle à la vie
Qui prend place ici
Et qui d’un pas réjouit
Accompagne nos envies
J’en appelle à vos cœurs
Et enfin à vos pleurs
Pour qu’un jour enfin
Vous ne soyez plus des pantins
Pour qu’un jour enfin
Vous soyez êtres humains
Recueil de textes
Au bout du voyage.
J’ai visité la mort de mes idées
Puis l’endroit où elles sont nées
Apprenant que l’intelligence, le génie
Sont bien plus enfouis qu’on le dit
Et là où tout semble prendre fin
J’ai atteint le fantastique chemin
Qui mène l'essence en nos corps
Et l’aide à prendre son essor
Mais cette connaissance me maudit
Quand je découvre les envies
Faisant naître de la conscience
La subtile pulsion d’existence
Pourtant tout s’efface dans ce voyage
Qui nous mène au grand mariage
Où nos tripes palpitantes de vie
Epouseront la candeur de l’esprit
L’âme dépasse et transcende
Lorsqu’elle donne pour offrande
Les pensées les plus secrètes
Celles où tout s’arrête
J’ai visité la prison corporelle
Que le temps rend si frêle
Et là, j’ai découvert le pentacle
Qui conduit les miracles
Alors quelque chose en moi s’est élevé
Bien au-delà de ce que j’avais imaginé
M’emmenant à tire d’aile
Visiter la splendeur du réel